Le 1er voyage de François HOLLANDE en RDC aurait un parfum de fin de règne pour J.KABILA

Publié le par casapalabra par Diogène Ependa St Pierre

Ce voyage de François Hollande arrive à point nommé dans un pays où les questions de droits de l'homme, de démocratie et "d'humiliation des opposants" sont systématiquement bafouées. Durant ces deux jours du Sommet de la francophonie ainsi que les jours qui vont suivre, plus personne ne pourra plus éluder ces questions. Les médias vont se saisir de cette occasion pour s'intéresser encore de plus près à ce qui se passe réellement en RDC.

 

Le Président français a voulu démontrer à ses partenaires de la francophonie que l'heure n'est plus aux tergiversations. "Il faut appeler un chat un chat!". Une façon  de se démarrquer de ses prédécesseurs sur le style et le ton. Autrement dit, la démocratie n'est pas un luxe pour les Africains comme d'aucuns pensaient autrefois. Et l'homme africain est assez entré dans l'histoire si on s'en doutait encore .

 

A la suite des déclarations du Président français, jugeant "inacceptable, la politique menée par "J. Kabila" en RDC" et à l'aune de la réaction de monsieur Lambert Mende, les relations entre Paris et Kinshasa  ne seraient plus au beau fixe.  Monsieur Mende et ses collègues du gouvernement  estimant que monsieur Hollande serait "sous-informée de la situation en RDC". Peut-être, attendaient ils que monsieur Hollande vient simplement légitimer un pouvoir déjà fort fragile de monsieur "J. Kabila" depuis les dernières élections. Ce gouvernement congolais semble oublier que monsieur Hollande avait depêché dans la capitale congolaise, une émissaire de taille, en la personne de madame Yamina Benguigui, ministre déléguée chargée de la Francophonie, pour apprécier la situation sur le terrain. Il semble également oublier que monsieur Hollande et ses proches conseillers ont eu le temps d'éplucher des rapports des différentes organisations non-gouvernementales, de l'Union européenne, ect...qui ont observé les élections de 2011. Il feigne de ne pas savoir que monsieur Hollande à un Ambassadeur à Kinshasa qui lui a sûrement fait des rapports de la situation. Enfin, ce gouvernement des "tricheurs"reporte à plus tard, si pas aux calendes grecques, les trois conditions exigées par monsieur Hollande avant son arrivée à Kinshasa, à savoir, la réforme de la CENI, la réouverture du procès de l'assassinat de Floribert Chebeya, la création d'une commision consultative de droit de l'homme.

 

Se sentant floué et après moult hésitations, le Président français a enfin décidé d'assister néanmoins à ce Sommet de la francophonie qui se déroulera du 12 au 14 octobre à Kinshasa, tout en exprimant librement ce qu'il pensait des dirigeants de Kinshasa . Au nom de la francophonie, monsieur Hollande a tenu à rappeler que cette réunion de 75 Etats membres devrait être aussi une réunion des communautés partageant des principes et des idéaux. En d'autres termes, des Etats qui partagent  les mêmes valeurs universelles, très chères à la France, à savoir, le respect des droits de l'Homme, de démocratie et de liberté...Contrairement à la Franc'Afrique, idée chère à ses prédécesseurs, une nouvelle ère  vient de s'ouvrir peut être pour la démocratie en Afrique francophone et particumièrement en RDC. Aux acteurs politiques et de la société civile de saisir cette opportunité. 

 

ETAPE DU VOYAGE: Le Chrono

 

Selon l'agenda du Président français, publié dans la presse. Celui ci arriverait à Kinshasa vers 4h du matin en provenance de Dakar; il rencontrera ensuite monsieur J. Kabila aux Palais de la Nation; se rendra au sommet et tiendra un discours de 7 minutes; puis rencontrera durant 30 minutes, l'opposant et candidat élu vraisemblablement au présidentiel de 2011, monsieur Etienne Tshisekedi; enfin monsieur Hollande s'entretiendra avec les représentants des ONG et société civile à la résidence de l'ambassadeur de  france ( Ambassade).

 

Pour les analystes avertis, c'est l'après sommet qui risque de laisser des traces. Il faudra le surveiller avec beaucoup d'attention.

 

TETE A TETE: Tshitshi et Bébé Hollandais (comme l'appele affectueusement les Congolais)

 

Que sortira de la rencontre et entretien entre E. Tshisekedi et F. Hollande?

 

Dans l'hypothèse où ça serait un entretien à huis clos, monsieur Tshesekedi pourra donner des gages au Président français en terme de leadership, des relations bilatérales du point de vue économique. Il lui appatiedra de démontrer qu'il n'est plus l'homme passéiste qu'on voudrait qu'il soit. Qu'il aura tant des ressources pour rassurer ses partenaires occidentaux. Enfin, il lui restera d'enfoncer les clous sur des sujets que le Président français aura évoqué lui même. C'est à dire la question de droit de l'homme tant decriée. C'est seulement à ce prix qu'une lueur d'espoir pointera peut-être pour le peuple congolais.

 

 

DISCOURS DE 7 MINUTES: une vision et un cap nouveau pour l'Afrique francophone

 

 Quelle va être la teneur du discours de 7 minutes de monsieur Hollande?

 

Dans l'éventualité où un accent sera mis plus sur des valeurs que sur les intérêts, le peuple congolais, en particulier, pourra en tirer un bénéfice dont on ne mesure pas l'étendue. L'image et les actions de la société civile seront plus renforcée. L'opposition politique, longtemps baillonée, verra sa langue deliée. 

 

En atteste ses conseils, ce discours sera l'amorce d'une nouvelle politique étrangère vis à vis des pays africains. Ce discours confortera l'image de monsieur Hollande. Decomplexer les relations avec les Africains.

 

REFORME A VENIR: les conséquences inattendues et incalculables


Dans l'autre hypothèse où "J. Kabila" accepterait de faire des reformes, plus particulièrement celle de la CENI, un vent de liberté soufflera et l'avenèment d'une vraie démocratie pourrait l'emporter par la même occasion. Notez, il perdra les contrôles d'une grande partie des provinces avec les élections à venir. Peu à peu, il sera isolé compte tenu de son impopularité dans le pays.

 

En ce qui concerne le procès de Chebeya, la tentative sera tellement grande.  "J.Kabila" et les siens voudront sacrifier sur l'autel, monsieur John Numbi pour s'attirer la sympathie de l'opinion. Mais comme le train de la démocratie sera déjà passé, il sera difficile de contrôler la situation. Il leur appartiendra d'en tirer les conséquences.

 

 

La question de la libération de Jean Pierre Bemba risque de resurgir à tout moment. Les Français demanderont à la CPI de le libérer dans l'optique de contrer J. Kabila en 2016.

 

 

Dans tous les cas, l'année 2013, sera une année qui nous réserve plein de surprises et de rebondissement sur le plan politique. Les combattants de la diaspora peuvent déjà se réjouir d'une bataille qu'ils vont encore marquer des points face à "J. Kabila".

                                                                                                                                                                                                        DE

 

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